Sur trois jours complets et une demi-journée, nous avons eu le temps de bien faire le tour de l’île de jour comme de nuit. Voici 5 idées de balade sur l’île d’Ouessant à vélo ou à pied
Je vous mets la map très utile pour se déplacer (à retrouver gratuitement à l’office de tourisme de l’île ou avant de partir dans la boutique de retrait de billets Penn Ar Bed)
1 - Ouessant - La pointe de Pern et le phare du Créac’h
Ces deux lieux proches sont incontournables. Nous étions logés à la sortie de Lampaul à Mezareun, à 15 minutes en vélo de la pointe de Pern et 10’ du phare du Créac’h. Situé à l’ouest de l’île, c’est aussi l’endroit le plus occidental de la France métropolitaine. C’est aussi l’un des caps les plus exposés en pleine tempête. Le phare de Nividic d’une hauteur de 35 mètres et ses deux pylônes en béton tiennent bon la barre pour l’instant.
Tellement j’ai adoré la pointe de Pern, j’y suis revenu 3 fois durant mon séjour et c’est là aussi que j’ai pu faire de belles photos de la voie lactée et des étoiles.
A la pointe de Pern, vous pouvez vous rendre compte de la force des vagues et du vent. C’est assez impressionnant le nombre de rochers dans la mer. Comparé à d’autres endroits de l’île, le sentier est assez bas par rapport à la mer. Il faudra être très prudent durant les coups de vent.
De la pointe de Pern, direction le phare du Créac’h. Pas besoin de regarder la carte pour savoir quelle route prendre : le phare est bien visible distant de 2km de la pointe de Pern. De toute façon, vous verrez durant votre séjour qu’il n’y a pas 36 routes sur l’île et à plusieurs endroits, vous verrez où arrêter votre vélo. Ne pas aller sur les chemins pédestres à vélo au risque d’abimer la côte ou d’embêter les marcheurs. Les sentiers sont étroits parfois et il est bien précisé que le sentier côtier qui longe la mer est à pied exclusivement.
Qui plus est, par endroits, vous verrez que la mer a fait de grosses crevasses dans les rochers et à plusieurs endroits, il faudra s’éloigner du bord au risque d’emporter le rocher et vous avec. Parfois, la hauteur est assez élevée et ça peut faire mal comme à Kadoran.
Direction le phare du Créac’h donc. Digression terminée 🙂
Ce phare est à voir absolument si vous n’y venez qu’une journée mais c’est un vrai spectacle d’admirer son rayonnement la nuit tombée. Si vous pouvez, il faudra vous rendre assurément au pied de ce dernier un soir à 23h30/minuit lorsque c’est l’été car c’est un très beau moment gratuit ! Il a une portée de 40km tout de même (60km avant, mais ils ont diminué l’intensité dernièrement nous a dit un riverain). Il sera possible d’y aller en vélo et d’être éclairé par ce dernier à l’aller. Au retour, vaut mieux prendre une lampe frontale. J’ai pris mon téléphone, mais c’est casse-gueule, avec un vélo qui n’est pas électrique du moins !
Il y a aussi un musée des phares et balises à l’intérieur. Nous n’avons pas eu le temps de le visiter. Malheureusement ou heureusement pour un mois de juin, il n’y a pas eu une journée de pluie, donc nous avons voulu profiter de la belle journée que nous avions le jour où nous avions prévu d’y aller. Je pense qu’il faut prévoir une petite heure de visite.
2 - Ouessant - De Porz Doun à Penn Arlan (sud de l’île)
La côte sud de l’île est assurément un endroit à ne pas manquer si vous restez plusieurs jours sur l’île. En partant du bourg, après une belle montée sympa, nous passons devant la grande plage de Korz à l’eau turquoise et prenons à nouveau une belle montée après la descente. Nous décidons de poser nos vélos près des hauteurs de la plage du Prat pour continuer à pied en prenant le sentier côtier. De ce côté de l’île, la mer semble bien plus calme et vous avez une belle vue sur la pointe de Pern.
En une demi-heure à pied, vous êtes rendu à pointe de Porz Doun où vous avez la vue la plus proche sur un autre phare bien connu construit dans la mer : le phare de la Jument. Je pense qu’à cette pointe, ça doit être quelque peu agité : en témoigne les effondrements entiers de sentiers. Ce n’est pas Pen Hir et ses fameux tas de pois, mais ça y ressemble un peu. Nous avons vraiment eu de la chance d’avoir eu un temps superbe pour pouvoir prendre de belles photos.
Mention spéciale pour la flore. Des couleurs magnifiques qui m’ont fait penser par moments à ceux rencontrés à la presqu’île de Crozon ou au Cap Sizun. A cet endroit, nous avons pu apercevoir de loin deux phoques que nous avons vu aussi de l’autre côté de l’île près de la plage de Yusin au nord, mais malgré mon téléobjectif, les photos n’ont rien donné : ils étaient un peu loin et n’ont pas voulu se rapprocher plus héhé !
Il y a également une diversité d’espèces d’oiseaux importante ici : c’est un lieu de passage d’immigration importante. J’avais pu voir quelques espèces déjà rien que dans le jardin de notre gîte le matin, mais en me baladant également beaucoup de crave à bec rouge qui m’ont fait penser à des petits corbeaux. J’ai pu apercevoir beaucoup d’huitriers pie : ceux-là font vraiment beaucoup de bruit et n’hésitent pas à se battre avec des (plus gros qu’eux) goélands pour essayer de leur voler la bouffe. Ils se mettent parfois en bagarre à deux contre un ^^ J’ai malheureusement louper les magnifiques macareux au bec singulier de plusieurs couleurs.
Après Porz Doun, nous avons repris le vélo pour partir directement à la superbe plage d’Arlan. Il est possible de faire cette partie à pied également car à vélo vous manquer la belle Baie de Penn Ar Roc’h et de superbes points de vue notamment sur le phare de Kéreon. A la plage d’Arlan, nous avons fait attention à ne pas nous approcher trop de la digue qui manque de s’effondrer. Ça souffle peut-être un peu de ce côté de l’île aussi Nous avons testé juste avec la main la température et elle est bien fraîche ! Étant habitué à l’eau fraîche de la baie de Morlaix à 17-18°C : celle devait être plus proche de 13 degrés max ! Nous avions été renseignés et prévenus par notre hôte et nous n’avions pas pris du coup les maillots aha.
Après la plage d’Arlan, nous montions le fameux col d’Ouessant : plusieurs cyclistes préfèrent le choix de la marche à côté de leur vélo plus reposant ! Direction toute à la première route à droite pour aller à la pointe de Penn Arlan. Penn veut dire tête en breton : c’est un nom donné à plusieurs pointes que je connais comme celle de Penn Al Lan en face de l’île Louët en baie de Morlaix. Je ne vais pas vous faire des cours en breton car je suis vraiment nul. Je connais juste quelques mots et vivant ici, je suis forcé d’en retenir plus pour pas passer pour un touriste bien qu’avec mon matériel photographique, on pourrait penser parfois que j’en suis un. Penn Arlan nous permet d’avoir une belle vue sur le phare et la tour radar du Stiff ainsi que le port.
3 - Pointe de Kadoran (nord de l’île)
Certainement l’endroit le plus impressionnant de l’île au niveau de la hauteur. Des espaces déchirés toujours avec de nombreux rochers qui ont quitté les falaises pour se jeter à l’eau. Une vue de choix nous a-t-on dit pour le coucher de soleil, mais nous n’avons pu le constater (next time sûrement).
Pour vous y rendre depuis le bourg de Lampaul, une petite 15aine de minutes sera suffisant en vélo. Vous pouvez y aller également à pied en prenant la direction plein nord en direction de la Baie de Calgrac’h qui est face à l’île de Keller et ensuite emprunter le chemin côtier jusqu’aux falaises de Kadoran (je pense qu’il faudra compter une bonne heure de marche pour y aller > 1h15 selon la map de l’office de tourisme). Si vous êtes un peu pressé, l’option vélo est le meilleur choix : c’est celui indiqué dans le timing plus haut.
Le temps s’était couvert le jour de notre venue. Mais c’était pour voir Ouessant presque dans son ambiance normale avec un ciel bien contrasté et le vent s’était légèrement levé. Pas de pluie, juste deux/trois gouttes max reçues : les seules gouttes reçues du séjour d’ailleurs. Mon cousin m’a dit qu’il allait demander un remboursement car on n’a eu que du beau temps : ce n’est pas normal ^^
Encore une fois, nous étions venus à marée quasi basse avec un petit coeff, mais malgré cela, c’était impressionnant de voir l’ambiance quasi apocalyptique du paysage : nous avions bien choisi le jour de notre venue car la veille avec un plein soleil, ça n’aurait été la même. Nous apercevons au loin le phare du Créac’h et à droite la petite île de Keller qui est habité depuis par une famille qui l’a racheté : c’était une propriété de l’État auparavant. Ça doit être assez sport pour monter en haut de l’île pour le coup car il y a quelques mètres. Pas aussi haut que Kadoran mais tout de même.
Le tour de Kadoran se fait rapidement, mais vous pouvez prendre le temps en vous posant sur un rocher : lieu de goûter ou pique-nique de choix. Prenez bien garde aux indications des panneaux nombreux qui vous indiquent de vous éloigner des bords. Effectivement, je pense que lors des tempêtes ça doit envoyer car la roche qui ne s’est pas jetée dans la mer a creusé par endroits des crevasses importantes : le moindre choc de la mer ou bien un poids important pourraient bien faire tomber l’édifice. Faites bien attention.
4 - Boucle bourg de Lampaul en longeant le sentier côtier jusqu’à la pointe de Pern en passant par le phare du Créac’h
Lorsque vous venez une seule journée, vous n’avez le temps que de faire cette étape en vélo en allant à la pointe de Pern, puis au phare du Créac’h, itinéraire incontournable. Si vous restez plus d’une journée, cette belle étape à pied vaut vraiment le coup pour aller au plus près de la mer.
Vous pouvez prendre le sentier côtier après avoir pris la route qui monte à droite en passant devant la brasserie/hôtel Fromveur. Vous arriverez à une autre intersection. Cette fois, prenez à gauche et non la route qui continue de monter. A la fin de la route se trouve le sentier côtier.
Vous croiserez sur votre route de charmants compagnons en pleine liberté : chèvres, moutons, agneaux. Ils sont également sur la route : soyez vigilants tout de même si vous roulez en vélo de bien être attentif.
Un tout petit port avant d’arriver à la pointe de Pern vous attend (Bouguezen sur la map). Peu de bateaux. Nous n’en avons vu que deux et un système de poulie pour sortir les embarcations de la mer. Que des petites embarcations cependant car le système est manuel. Il semble d’ailleurs assez usagé au second niveau.
Un peu plus loin se trouve un fort (Locqueltas). Celui-ci, contrairement à celui qui se trouve sur les hauteurs de la baie de Calgrac’h, près de l’île de Keller, est en très bon état. Nous avons discuté avec le propriétaire des lieux, intrigué que nous nous arrêtâmes près de la grande ancre qui se trouve près de son fort. Il avait une pioche à la main, nous avons eu peur qu’il veuille attenter à nos vies et nous découper au calme inside façon Dexter !!
Non, plus sérieusement, un personnage très sympa qui nous raconta qu’il y avait assez près du bord déjà 60m de profondeur et de nombreuses carcasses de bateaux s’y trouvent. Ils ont retrouvé cette ancre provenant de l’Atlas ayant fait naufrage en 1781, soit 80 ans avant la construction du fort qui date de 1862 (Napoléon III), mais fait selon les plans de Vauban dont les forts sont nombreux ici près de Brest ou à Crozon.
J’aurai bien aimé visiter l’intérieur du fort, bien que pas sûr que nous ayons eu une vue sur la mer. Le fort est affaissé dans un creux à l’abri des visiteurs marins. Il avait été construit ainsi pour ne pas se faire repérer et surprendre l’envahisseur, anglais souvent !
Continuons la balade sur un parcours bien fleuri comme toujours. La pointe de Pern se montre enfin. Même par mer calme, c’est toujours une ambiance vraiment incroyable. On pourrait rester une heure facile adossé par terre contre les rochers.
Ensuite, le sentier qui vous amène jusqu’au phare du Créac’h vous montre une succession de paysages où les rochers s’avancent vers la mer : un paysage très découpé, et marqué par les nombreuses tempêtes. Un paysage qui me fit penser quelque peu par moments au Diben en Baie de Morlaix qui est un paysage très découpé.
Avant d’arriver au phare du Créac’h, empruntez sur votre gauche le pont menant à l’ancienne corne de brume qui se trouve en hauteur des rochers. Nous avions pu la voir de nuit le premier jour sans savoir réellement ce que c’était et sans voir clairement où nous mettions les pieds : dangerosité de la vie nocturne ^^
Nous avons pu monter en amont sur un autre rocher qui nous donne une vue sur ce pont et sur ce paysage découpé avec en ligne de mire la pointe de Pern bien reconnaissable par son phare et ses deux pylônes mitoyens.
Arrivé au phare du Créac’h, je vous conseille de continuer le sentier côtier jusqu’à Niou Izella (petite indication sur la map) où vous aurez une petite route qui vous amènera vers la route principale allant au bourg de Lampaul. Nous étions allés un peu plus à Kernevez mais nous avons dû faire une boucle plus longue car ce n’était pas praticable à pied.
5 - Plage de Yusin à Penn Ar Ru Meur (face à l’île de Keller)
Dernière balade sympa également à réaliser. La plage de Yusin est la seule plage indiquée sur la côte nord de l’île. Elle a l’air assez protégée et il y a également une petite zone pour descendre les bateaux. Le jour de la visite, le temps était assez couvert, mais ça nous a permis de faire tout de même une belle balade jusqu’à la pointe de Penn Ar Ru Meur. Balade sans trop de dénivelé où il y a pas mal d’oiseaux également et un peu plus calme au niveau de la mer jusqu’à l’île de Keller qui fait face à la pointe. En face, vous reconnaissez, si vous avez fait cette balade, les belles falaises de Kadoran.
En cette saison, nous avons croisé quelques pêcheurs, ainsi que des bateaux dans la cale de la baie de Calgrac’h à droite. Petits bateaux solidement attachés aux rochers par plusieurs cordages avec des petits ponts pour passer à plusieurs endroits. Ça doit être vraiment tendu en hiver. Je n’imagine même pas si tu es dans la seule maison de l’île de Keller en pleine tempête.
Notre propriétaire du gîte de Louise qui a vue sur l’île de Keller nous disait que l’hiver en pleine tempête, il voyait souvent des vagues passer au niveau de la maison ! Ce qui est impressionnant car la moyenne de l’île est à 25 mètres de hauteur avec un point culminant à 31 mètres ! Mais comme beaucoup le savent, l’île d’Ouessant est un lieu mythique pour les tempêtes, un peu comme Saint-Malo et ses grandes marées.
Un peu plus sur votre droite, vous avez le fort en état de ruine dont je vous parlais dans la balade précédente qui se trouve proche de la pointe de Pern. Dommage qu’il ne fasse pas quelque chose car c’est devenu une poubelle et endroit pipi comme beaucoup d’ailleurs de ruines ou anciens bunkers que l’on peut croiser au hasard d’une balade sur le GR34. Souvent, ce qu’il se passe, c’est qu’on met des grilles pour empêcher l’accès. Ça n’empêche que tu peux tout de même jeter des trucs à l’intérieur : respect de la planète au top chez certains ^^
Voilà la dernière balade que je vous propose sur l’île d’Ouessant. Si vous voulez faire d’une pierre deux coups, vous pouvez pousser jusqu’aux falaises de Kadoran si vous avez un peu + de temps. Ça se fait bien en une bonne demi-journée. Et pas eu de souci pour nos vélos laissés à la plage de Yusin. Nous les avons toujours récupérés. Le mix marche et vélo est vraiment bien : ça permet de voir bien tout le paysage. Lorsqu’on a le temps évidemment, mais à Ouessant, il faut prendre le temps pour l’apprécier. Et lorsqu’on y vient une fois, on y revient assurément.
La prochaine fois vous aurez peut-être le droit de visiter l’ intérieur !!👋